1964 : l'exposition nationale suisse à Lausanne par Younès
L'exposition nationale suisse de 1964, appelée Expo 64 s'est déroulée à Lausanne, et plus particulièrement à Vidy et à la Vallée de la Jeunesse, du 30 avril au 25 octobre 1964. Durant quatre mois, plus de onze millions de visiteurs parcourent la Voie suisse pour découvrir la machine de Tinguely et les pavillons consacrés au travail, à l'agriculture, au transport ou à l'éducation. La Suisse veut voir dans ce miroir le reflet d'un pays uni, sûr de ses valeurs et des élites qui ont permis cette manifestation d'envergure.
L'autoroute A1 entre Genève et Lausanne fut construite en vue de l'ouverture de l'Expo 64 pour les visiteurs ainsi que le rond-point de la Maladière à Lausanne-Sud, fin de l'autoroute.
Le président de l'Expo 64 était Gabriel Despland, l'architecte en chef était Alberto Camenzind, le directeur administratif était Edmond Henri, et le directeur financier était Paul Ruckstuhl. Le syndic de Lausanne, également membre du comité de direction, était Georges-André Chevallaz.
Lien vers les vidéos de la RTS : L'Expo 64, miroir d'une Suisse sûre d'elle
Il y avait huit secteurs à l'Expo
64
- La Voie Suisse : Le centre névralgique de l'Expo 64. Ce secteur invite à une méditation sur la Suisse, son histoire, son système politique, ses valeurs culturelles, ses doutes et ses espoirs pour l'avenir.
- L'art de vivre : Il présente les ressources dont dispose l'homme des années 1960, qu'il s'agisse du milieu ambiant, du mode de vie ou de la satisfaction d'aspirations spirituelles.
- Communications et transports : Ce secteur aborde le thème du développement des communications et des transports et ses conséquences sur l'aménagement du territoire.
- Industrie et artisanat : Ce secteur offre un panorama des mutations industrielles et artisanales intervenues en Suisse depuis 1945.
- Les échanges : Le secteur des échanges met en balance les richesses de la Suisse par rapport aux importations afin de souligner le rayonnement mondial de l'économie helvétique aussi libre que libérale.
- Terre et la forêt : Ce secteur met en scène, avec ses nombreux arbres, la forêt suisse. Des fermes modèles, reconstituées avec bétail, production de lait ou de vin attirent les visiteurs citadins.
- Le port : Le secteur du port représente le centre de divertissement de l'exposition, avec des restaurants, des cafés, des boutiques, des discothèques, des forains.
- La Suisse vigilante : Le secteur de l'armée suisse, qui cherche à démontrer l'aptitude qu'a la Suisse à se défendre et les moyens sur lesquels elle peut compter.
Liste des principales attractions
- La symphonie des échanges : Une symphonie jouée par des appareils et machines.
- Un monorail du constructeur Von Roll : Il fait suite au « télécanapé ».
- Le mésoscaphe Auguste Piccard : construit par Jacques Piccard. Un sous-marin touristique.
- La tour Spiral : haute de 101 m, une attraction de type tour d'observation du constructeur Von Roll.
- Les films d'Henry Brandt : « La Suisse s'interroge », cinq films de 3 minutes.
- Un jour en Suisse : une enquête sociologique. « Gulliver ».
Un jour en Suisse, " Le carnet de Gulliver " fut une enquête sociologique dont les résultats furent censurés en raison des réponses des participants qui embarrassaient le Conseil fédéral.
Ce questionnaire était une idée du metteur en scène Charles Apothéloz. La rédaction du questionnaire, à laquelle ont participé notamment Maurice Cardinaux, Pierre Centlivres, Hans-Luzius Sentis, n'est finalisée qu'après treize versions. Les interventions du délégué du Conseil fédéral, Hans Giger, extrêmement conservateur, en sont la cause, avec le conseiller fédéral Hans Schaffner.
L'entreprise informatique IBM avait conçu un programme spécial pour traiter les questionnaires. Bob Dunkel et Arthur-Félix Zuber furent notamment les concepteurs du programme.
Sur 12 millions de visiteurs de l'exposition, 580 000 personnes répondirent au questionnaire. Des résultats partiels de ce questionnaire furent conservés et retrouvés aux archives de la ville de Lausanne. Il s'agissait d'un document qui portait sur les réponses de 134 255 questionnaires, au 15 juin 1964.
L'émission Temps présent de la Radio télévision suisse est revenu sur cet épisode en 1998, et durant leur enquête, les journalistes ont retrouvé des microfilms portant sur une préenquête antérieure au questionnaire, et ayant servi de base pour la rédaction de ce dernier. Ces microfilms se trouvaient à l'université de Buffalo aux États-Unis. C'est le professeur Navoll, passionné par les pays multilingues, qui avait demandé à Charles Apothéloz de lui fournir une copie sur microfilm de cette préenquête. Dans toute cette affaire de censure, Charles Apothéloz, voyait plus un problème de conformisme de la part des autorités, qu'une atteinte aux libertés des citoyens suisses.
Il ne reste plus guère de vestiges de
l'Expo 64, mais de rares éléments subsistent encore
-Le Théâtre de Vidy
-L'Esplanade des Trois Suisses
-Les structures en béton de la Vallée de la Jeunesse et la place de jeux
-La Voile d'Or
-Le petit train de Vidy
-La Place de Granit " La Terre et la Forêt "
-La Fontaine de Cuivre (fontaine à la gloire de l'eau)
-Le monorail du constructeur Von Roll n'est plus présent en Suisse. Une portion de celui-ci a été transférée dans le parc d'attractions britannique Pleasure Beach, Blackpool et une autre portion fut réutilisée pour constituer une partie du Minirail de l'Exposition universelle de 1967 à Montréal. Il est à noter que le plus petit circuit du Minirail est toujours en fonction dans le parc d'attractions La Ronde.