La Guerre froide dans la Gazette de Lausanne par Francisco
La Guerre Froide est une période de tension et d'hostilité qui oppose les États-Unis et l'URSS, ainsi que leurs alliés respectifs, au cours de la seconde moitié du XXe siècle. La Gazette de Lausanne est issue en 1804 du Peuple vaudois. Bulletin officiel, que Gabriel-Antoine Miéville avait fondé à Lausanne en 1798 et qu'il publia jusqu'en 1822. De 1804 à 1855, elle parut deux ou trois fois par semaine et devint un quotidien en 1856. Comment ce journal a-t-il traité de cette période de l'histoire qu'est la Guerre froide ?
Article du journal Le Temps.
Durant la Guerre froide, chaque camp souhaite imposer au monde sa vision de la société (vision capitaliste ou communiste) : c'est l'impérialisme. Le but de la Guerre froide est de gagner un plus grand nombre de pays à sa cause et de faire triompher son modèle.
Répercussions sur la diplomatie et l'économie extérieure de la Suisse pendant la Guerre froide
Le conflit Est-Ouest aida la Suisse à sortir de l'isolement où elle se trouvait à la fin de la Seconde Guerre mondiale. A plus long terme, il lui permit de continuer à fonder sa politique extérieure sur la neutralité armée, concept qui fut complété et nuancé par celui de solidarité, mais qui prit d'autre part une valeur mythique.
En 1945, les États-Unis aussi bien que l'URSS jugeaient négativement la neutralité
helvétique. Les deux superpuissances s'efforcèrent toutefois de trouver un
arrangement avec la Suisse, qui se concrétisa en 1946 par la conclusion de l'accord
de Washington et la reprise de relations diplomatiques formelles avec
l'URSS. Jusqu'au début des années 1970, le Conseil fédéral était convaincu
qu'un petit État comme la Suisse comptait peu dans les affaires
internationales, déterminées par les grandes puissances.
Pour éviter de donner prise aux critiques et aux exigences de celles-ci, il fallait préciser le moins possible la politique de neutralité et les devoirs qui en découlent. En outre, le Conseil fédéral renonça à demander une reconnaissance de la neutralité par les États-Unis et l'URSS. Tant au point de vue idéologique que par son économie, sa situation géographique et son régime politique, la Suisse se rangeait clairement du côté de l'Ouest. Mais sur le plan du droit international, son gouvernement plaidait pour l'universalité des relations diplomatiques. Il en établit par exemple avec la République populaire de Chine en 1950 déjà, soit longtemps avant les États-Unis. Néanmoins, dans le cas des pays divisés (Allemagne, Corée, Vietnam), les intérêts particuliers et les liens économiques et sociaux antérieurs firent que la reconnaissance des États pro-occidentaux intervint plusieurs années avant celle de leurs pendants communistes.
La neutralité helvétique put prouver au monde son utilité en 1953, quand la Suisse participa en Corée, en tant que « neutre occidental », aux commissions de surveillance de l'armistice et de rapatriement des prisonniers de guerre, puis à nouveau lors des conférences de Genève (1954) et quand elle servit de modèle pour le statut de neutralité de l'Autriche (traité d’État de 1955). En 1961, pendant la phase d'escalade de la Guerre froide, la Suisse se chargea de représenter les intérêts des États-Unis à Cuba (bons offices).
Contrairement aux autres États neutres comme la Suède et l'Autriche, la Suisse garda une attitude retenue dans sa politique extérieure jusque dans les années 1970. L'appel à la paix lancé pendant la double crise de 1956 (Hongrie et Suez) et accompagné d'une offre de bons offices fut une exception, spectaculaire mais sans conséquences. Le développement multilatéral des relations politiques et commerciales dans le monde au cours des années 1960 poussa cependant les autorités suisses à se montrer plus entreprenantes, dès 1973-1975, dans le cadre de la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, OSCE). D'abord hésitante, la Suisse joua ensuite un rôle actif dans les négociations et la rédaction de l'Acte final d'Helsinki.
Après la Seconde Guerre mondiale, l'économie suisse chercha à ouvrir à ses exportations au plus de marchés possible. En se rattachant aux économies occidentales, la Suisse s'assura en 1948 l'accès à l'Organisation européenne de coopération économique (Organisation de coopération et de développement économiques, OCDE), qui dépendait des États-Unis. Elle aspirait aussi à développer ses échanges avec les États communistes, mais se heurtait à la fois au dirigisme pratiqué en Europe de l'Est et aux pressions américaines (embargo, Hotz-Linder-Agreement). Malgré de nombreux accords sur le commerce et le trafic des paiements, la part des pays de l'Est dans le commerce extérieur suisse passa d'environ 8% à la fin des années 1940 à moins de 4% en 1953. Après la répression du soulèvement hongrois en 1956 et la construction du mur de Berlin en 1961, certains partis et associations lancèrent des appels au boycott. Les milieux économiques et le Conseil fédéral montrèrent de la compréhension face à ces réactions; mais ils n'étaient pas prêts à stopper les échanges commerciaux avec l'Est, qui à leurs yeux contribuaient à rendre la neutralité crédible et dont les associations faîtières demandèrent bientôt (vers le milieu des années 1960) l'augmentation, à la faveur de la détente et avec l'appui du gouvernement. La Suisse signa dans ce but, entre 1971 et 1975, plusieurs nouveaux accords commerciaux. La part des pays de l'Est dans son commerce extérieur atteignit alors un niveau record, avant de retomber à environ 3% vers 1990, en raison de la crise frappant l'Europe orientale.
La fin de la Guerre froide élargit la marge de manœuvre de la politique étrangère suisse. Mais l'effondrement des régimes communistes fit disparaître aussi une conjoncture dont la Suisse avait su tirer le plus grand profit en combinant une politique commerciale active à une neutralité stricte impliquant de rester à l'écart des principales organisations internationales. Les luttes internes sur une éventuelle intégration de la Suisse à ces organisations étaient encore vives au début du XXIe siècle.