La revue Traits, symbole de la résistance contre les Nazis par Pavlo
Le 1er septembre 1939 la Seconde Guerre mondiale commençait par une entrée de troupes allemandes sur le territoire polonais. Hitler, le chef du mouvement fasciste, a continué ses invasions en rentrant en guerre contre la France, le 10 mai 1940. En 5 semaines, la France a été vaincue. Le 22 juin, lorsqu'une grande partie de la France a été occupée par l'Allemagne, le maréchal Pétain a pris une décision de signer l'armistice avec le gouvernement d'Hitler. La Suisse romande, qui est contre la guerre et qui a des frontières avec la France, reste neutre. Mais sur le territoire de Lausanne apparaît la revue Traits, une revue qui sera publiée pendant la guerre.
Comment la Suisse luttait contre le fascisme durant la Deuxième Guerre Mondiale ?
Après la défaite
des armées françaises en juin 1940, l'Europe commence à s'adapter au nouvel
ordre imposé par l'Allemagne nazie d'Hitler. Les autorités suisses aussi. Le
Conseil fédéral dispose des pleins pouvoirs depuis le déclenchement des
hostilités, notamment en matière de liberté d'expression. En 1934, devant la
montée des dictatures, le Conseil fédéral avait déjà décidé de restreindre la
liberté de la presse. Dès le début de la guerre, il renforce les mesures en
confiant à la Division Presse et Radio de l'armée la responsabilité du contrôle
des médias, afin d'éviter que ces derniers ne choquent la susceptibilité du
menaçant voisin allemand. L'édition française est elle aussi touchée.
La Suisse
romande sort de son isolement pour devenir un relais et un refuge de la
littérature française. Pour un temps, les rôles sont inversés. Revues et
maisons d'éditions suisses tentent de maintenir la culture française et les
valeurs humanistes face à la propagande et à la censure germano-vichyssoises.
Traits s'inscrit dans ce contexte. Les discussions menant à la création de
cette revue au ton immédiatement incisif se déroulent à partir du mois d'août
1940. A l'origine de cette dernière, un groupe d'anciens étudiants d'Edmond
Gilliard. Traits doit son nom à cette figure de la littérature romande de
l'Entre-Deux-guerres, inspirateur de plusieurs revues. Gilliard définit les
axes de réflexion de la nouvelle parution, entre le « trait d'archer du
polémiste » et le « trait de plume de l'écrivain ». François Lachenal assume le
rôle de rédacteur en chef pour le premier numéro, avant de laisser sa place
à Jean Descoullayes.
« Traits » est ainsi la première revue de résistance intellectuelle suisse. Elle montre la voie à d'autres initiatives similaires, telle la revue Suisse contemporaine. En ouvrant ses rubriques aux écrivains français dès 1942, elle devient en outre un relais privilégié de la résistance au nazisme et au fascisme. Avec de nombreux écrivains connue de l'époque comme Louis Aragon, Paul Éluard et Pierre Seghers. La revue profite en cela du poste diplomatique de François Lachenal. Ce dernier, devenu attaché à la légation suisse à Vichy, use de sa position pour importer clandestinement des textes résistants d'écrivains français.
Les actions directe de la lutte contre le régime d'Hitler
Durant la Seconde Guerre mondiale, plus de 460
citoyennes et citoyens suisses ont combattu dans la résistance française. A
leur retour en Suisse, nombre d'hommes ont été condamnés à des peines de
détention pour avoir servi militairement à l'étranger. Une initiative
parlementaire demande désormais leur réhabilitation.
L'antisémitisme en Suisse
La Commission contre le racisme en Suisse a constaté à l'époque qu'un antisémitisme qui n'existait auparavant qu'en filigrane s'était manifesté de manière plus vive au cours du débat.
En analysant la politique suisse des personnes réfugiées pendant la Seconde Guerre mondiale, il apparaît que le traitement des Juives et des Juifs a été marqué depuis la fin du XIXème siècle par des stratégies relevant de la police des étrangers destinées à protéger le pays de la « surpopulation étrangère juive ».
Les 25 et 26 septembre 1942, se tient à Montreux la Conférence annuelle des chefs des polices cantonales des étrangers. A l'agenda: la politique de la Suisse envers les réfugiés, qui sont toujours plus nombreux à tenter d'entrer dans le pays, surtout les juifs fuyant les nazis.
La plupart des Suisses ayant combattu dans la résistance française étaient d'anciens légionnaires qui ont rejoint les FFL. D'autres travaillaient en France occupée avant d'entrer en contact avec les formations armées antinazies - la moitié possédaient la double nationalité. D'autres encore ont quitté la Suisse pour rejoindre les Forces françaises de l'intérieur (FFI) ou les FFL depuis leur lieu de résidence de Londres, d'Afrique du Nord ou du Proche-Orient.
A leur retour en Suisse, 200 ont été condamnés à des peines de détention avec ou sans sursis et, dans certains cas, été expulsés de l'armée ou déchus de leurs droits politiques. D'autres sont restés en France pour échapper aux sanctions. Certains, déjà condamnés par contumace en Suisse, sont morts au combat.
Qui constituait la résistance en Suisse ?
Dans la plupart des cas, les volontaires suisses étaient d'origine prolétaire ou de la petite bourgeoisie. Ils et elles étaient jeunes, émergeaient de situations familiales souvent difficiles et de parcours scolaires et professionnels mouvementés. Beaucoup avaient un casier judiciaire, en général consécutif à des délits typiques des classes défavorisées. Contrairement aux volontaires engagés dans la Guerre d'Espagne, ils avaient rarement fait l'expérience du militantisme politique.
Une partie, mais pas la majorité, avaient des
sentiments antifascistes. D'autres personnes, notamment celles qui avaient la
double nationalité, étaient motivées par le patriotisme. D'autres encore
fuyaient les difficultés de la vie civile. Chez les légionnaires c'étaient une
question de survie.
Article du journal Le Matin sur la résistance suisse (et crédit photo Getty image).
Article de Swissinfo sur la résistance suisse.